L’ANRU redonne de l’espoir aux quartiers difficiles

Les propriétaires de biens immobiliers en zone prioritaire ont noté avec attention la nouvelle géographie prioritaire dressée par le Ministère de la Ville. Principal enjeu : la revalorisation de leur futur net vendeur.

L’Agence Nationale pour la rénovation Urbaine

Paupérisation, ghettoïsation, zones de non droit, territoires perdus de la République. Certaines cités dortoirs nées à la fin des années 50 pour loger les familles du baby-boom à proximité des grandes villes françaises sont devenues avec les décennies un véritable problème national. L’Agence Nationale de Rénovation (ANRU) est un organisme public créé en 2003 et chargé de la mise en œuvre et du financement du programme de rénovation urbaine. Car il y a en effet une vraie urgence de transformation en profondeur des quartiers difficiles aujourd’hui. Sous l’égide de son ministère de tutelle (le Ministère de la ville), l’ANRU est le principal bailleur de fonds pour le financement de la réinsertion des quartiers dans la ville et la réintroduction progressive de la mixité sociale, économique et culturelle dans les quartiers situés en zone prioritaire.

La nouvelle donne de la rénovation des quartiers

Bénéficiant d’un financement paritaire entre fonds publics de l’État et subsides des partenaires sociaux, l’ANRU gère un budget annuel se situant autour de 12 milliards d’euros en moyenne pour la mise en œuvre de projets de rénovation des quartiers difficiles. Pas trop tôt pour les propriétaires concernés qui voient d’année en année le prix net vendeur de leur bien dégringoler vertigineusement. Pour mettre fin au saupoudrage des sommes disponibles complètement inefficace, une nouvelle géographie prioritaire a été dessinée par le gouvernement. Objectif : augmenter les moyens à mettre en œuvre pour les quartiers les plus difficiles situés en zone prioritaire. Le nombre de quartiers impactés a été divisé par 2, passant de 2600 à 1300. Le nouveau programme prévoit 5 milliards d’euros alloués uniquement à la rénovation de 200 quartiers particulièrement difficiles et d’intérêt national sur les 10 prochaines années. Un espoir pour les milliers de propriétaires concernés de voir le prix net vendeur de leur bien reprendre enfin des couleurs.

Répondre efficacement à une urgence nationale

En se concentrant sur les quartiers les plus difficiles, l’ANRU tient à répondre à une urgence de résultats absolue compte tenu des derniers événements qu’a vécus la France en janvier. Si on analyse en détails la carte des 200 quartiers difficiles, on est frappé de constater que tout le territoire français est concerné même si les régions Île-de-France (58), Nord-Pas-De Calais (17), Rhône-Alpes (15) et PACA (16) concentrent à elles seules plus de la moitié des chantiers concernés. Basée principalement sur les critères de pauvreté de ses habitants, cette nouvelle géographie des quartiers fera l’objet d’une attention très particulière de tous les observateurs de la vie sociale dans notre pays. L’enjeu bien évidemment dépasse largement le seul critère du niveau moyen du net vendeur perçu lors de la revente d’un bien immobilier mais à bien des égards ce dernier ainsi que le prix net vendeur d’un bien immobilier en zone prioritaire sera une espèce de marqueur bigrement intéressant à suivre.